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Le Clonage

Le clonage est un sujet qui provoque à la fois beaucoup de controverses et de curiosité. Les progrès scientifiques en matière de clonage avancent très rapidement, beaucoup plus vite que les gens le pensent. En effet, le clonage chez les animaux est déjà un succès. Il suffit de connaître l'ampleur de l'étendue de la bioéthique, pour comprendre les problèmes que celle-ci peut rencontrer sur les points suivants : la recherche technique, la législation, les comités d'éthiques et même la religion. Mais il faut s'arrêter et les conséquences du clonage. Est-ce une bonne chose pour l'humanité ou est-ce qu'au contraire, cette méthode mène tout droit vers l'extinction de certaines espèces, voire même un jour de l'humanité? Le problème est loin d'être réglé. Plusieurs questions se posent, mais d'abord, commençons par comprendre ce qu'est le clonage.

Un clone, si on en examine la définition, consiste en un ensemble de cellules filles identiques, issues d'une même cellule mère, par divisions mitotiques. Le clonage s'applique aussi bien aux gènes humains qu'à ceux des mammifères. Il implique la fabrication d'une copie génétiquement identique à l'original. La nature fabrique elle-même des clones. Lors du début de la vie embryonnaire, une cellule se détache de l'embryon pour aller s'implanter ailleurs dans l'utérus. Alors, il possède le même bagage génétique.

La découverte des chromosomes et des gènes qu'ils renferment mène, en 1944, à l'identification de la nature chimique des chromosomes, soit l'ADN (acide désoxyribonucléique, constituant essentiel des chromosomes du noyau cellulaire), suivie, en 1953, de la découverte de la structure hélicoïdale de la molécule d'ADN. Depuis les années soixante, nous savons que la succession des quatre bases de l'ADN détermine la séquence des gènes ainsi que la structure des protéines, dont la synthèse est gouvernée par les gènes.

La reproduction des gènes se nomme réplication. Intervertir l'ordre des bases permet de modifier les caractères physico-chimiques d'un individu, tel que la couleur des cheveux ou la présence du gène d'une maladie héréditaire, comme l'hémophilie.

Il existe au fait deux sortes de clonage : le clonage d'embryons et le clonage d'ADN adulte. Le clonage d'embryons débute avec une fertilisation in vitro standard. Le sperme et l'ovule sont insérés ensemble dans une éprouvette. Après la conception, le zygote (ovule fertilisé), est prêt à se développer. Lorsque la division cellulaire débute, un produit chimique est ajouté. À ce point, il est facile de séparer deux cellules distinctes. Celles-ci continueront à se développer pour donner deux individus avec les mêmes caractéristiques. Ils seront alors des jumeaux identiques, donc des clones. Ce processus se passe naturellement dans le cas de jumeaux identiques mis au monde par une femme. Le clonage d'ADN adulte requiert l'utilisation d'une procédure qui a été employée pour Dolly. Voici l'histoire de cette brebis dont les médias ont tant parlé.

Le 5 juillet 1996 constitue une date importante dans le monde scientifique. En effet, cette date nous ramène à la naissance de Dolly, le premier clone réussi d'un mammifère adulte. Cet événement a provoqué un grand bouleversement. Dolly est la copie exacte d'un autre mouton, sa mère. Cet exploit, réalisé par une équipe de chercheurs de l'Institut Roslin d'Édimbourg en Écosse dirigée par le docteur Ian Wilmut, a fait la manchette puisque le clonage d'ADN adulte, avant d'être effectué sur ce mouton, était considéré comme étant impossible.

Le clonage d'un animal nous montre bien les progrès gigantesques de la génétique. Le clonage de Dolly a été possible grâce à une nouvelle méthode: des cellules prélevées sur une glande mammaire adulte, un fœtus de vingtsix jours et un embryon de neuf jours, ont été placés en attente au moyen d'une privatisation d'éléments nutritifs. Il n'y avait plus de division cellulaire ni de réplication de l'ADN. Les cellules en attente ont été fusionnées avec des ovules de brebis dont le noyau avait été retiré. Un courant électrique est ensuite venu soudé le couplet, donnant également une nouvelle impulsion au cycle cellulaire. Les cellules ont donc recommencé à se diviser, évoluant en embryon, puis en fœtus et enfin, en agneau.

Mouton

Le clonage de Dolly est un des aboutissements de l'explosion des connaissances scientifiques et des technologies des trente dernières années dans le domaine des bases moléculaires et cellulaires de l'hérédité.

En avril 1999, des chercheurs de Montréal ont réussi ce qu'ils considèrent comme une première mondiale : la production de trois chèvres, dont le bagage génétique a été modifié. Les triplés Danny, Clint et Arnold sont les premiers animaux de bétail domestiques clonés au Canada. Le clonage a été réussi à l'aide du transfert nucléaire, la même technique utilisée que pour Dolly. La différence réside dans le fait que ces trois chèvres sont seulement identiques entre elles et non avec leur mère. La compagnie Nexia Biotechnologie produit, depuis, du lait de chèvre génétiquement modifié, susceptible de servir à des fins médicales.

Willow, une chèvre transgénique de Nexia ayant fait l'objet de modification génétique, possède un gène humain en plus de son matériel génétique normal. Cette même compagnie, Nexia Biotechnologie, se démarque grâce à ses travaux de mise au point de la soie d'araignée, extraite du lait des chèvres. Une fois perfectionnée, la soie naturelle est reconnue comme la fibre la plus résistante et la plus solide. Ce produit pourrait être employé dans des projets où la force et la légèreté sont essentielles, comme dans le domaine de l'aérospatial et de l'ingénierie. De plus, la soie est compatible avec le corps humain. Elle pourrait donc éventuellement répondre aux besoins médicaux en biomatériaux de haute performance utilisés pour la fabrication de tendons, de ligaments artificiels, de prothèses ainsi que pour la réparation et la cicatrisation des plaies. Le clonage permettrait donc de produire des produits de la soie, en utilisant moins d'animaux.

Un projet de modification génétique sur les vaches, en vue de trouver un remède à la sclérose en plaques, est présentement étudié. Il s'agit de faire en sorte que des vaches âgées de quelques mois seulement parviennent à produire du lait, et ce, dû à l'addition de gènes humains. Les scientifiques introduiraient une copie d'un gène humain dans les cellules bovines afin que les vaches produisent une variété de lait qui serait utilisée dans certains traitements. Une lactation précoce, provoquée artificiellement dès l'âge de 6 mois plutôt qu'à 20 mois, permettrait aux chercheurs d'utiliser le lait pour effectuer des tests portant sur l'efficacité de la manipulation génétique.

Le clonage permettrait également une amélioration des cheptels afin qu'ils soient plus rentables. L'éradication de certaines maladies infectieuses et des défauts génétiques, est également envisageable. De plus, la production de médicaments contenus dans le lait de vache et de mouton constitue une méthode moins coûteuse que celle employée dans des laboratoires pharmaceutiques.

On peut se demander si la technique de clonage utilisée pour Dolly peut être envisageable pour l'humain. Le clonage d'êtres humains pourrait en effet être rendu possible par cette technique. Les scientifiques disent ne pas envisager cette dernière possibilité, du moins pour l'instant, mais qui sait ce qui se passe réellement dans chacun des laboratoires de la planète? Peut-être quelqu'un l'a-t-il déjà fait quelque part? Tout ce qui se rapporte au clonage humain provoque beaucoup de controverses. Les gens se demandent si une telle réalisation était vraiment utile? Du point de vue des scientifiques, cela représente un énorme pas en avant. Plusieurs d'entre eux soulèvent des points semblables: imaginons que des chercheurs installés dans un laboratoire secret, bien équipé et financé par un homme riche, disposent de séquences d'ADN et qu'ils sont capables de créer des soldats fort puissants ou encore de constituer des scientifiques aussi brillants qu'Einstein. Une chose comme celle-là est très possible et on peut se demander pourquoi personne ne l'a encore faite? Les scientifiques s'en disent capables, mais aucun clone humain n'a été reconnu jusqu'à ce jour. Il est donc évident que plusieurs complications surviennent dans les tentatives.

La naissance de Dolly fut annoncée de façon triomphale par ses réalisateurs. Or, les échecs qui surviennent ne font pas autant de bruit. La population est toujours très bien informée des progrès scientifiques, mais très peu des échecs. Ainsi, plus de deux clones sur cinq sont voués à l'échec et meurent prématurément. Les chercheurs ne commentent pas volontiers ces décès. Prenons l'exemple d'une vache clonée en juillet 1998. Elle était un clone adulte. Son patrimoine génétique provenait non pas de l'union naturelle d'un spermatozoïde et d'un ovule, mais plutôt d'une cellule ordinaire, c'est-à-dire d'une cellule somatique prélevée sur l'oreille d'une autre vache et implantée dans un ovule, préalablement vidé de ses gènes. Cette vache était le premier clone d'un mammifère adulte dont aurait pu s'enorgueillir la recherche française. Or, elle n'a vécu que 6 semaines et est morte des suites d'une anémie sévère. Son taux de globules blancs avait chuté de façon surprenante. À l'autopsie, on a découvert que son thymus avait diminué de volume, de même que ses ganglions. L'animal était très déficient au point de vue immunité. Les chercheurs se disent surpris que la vache ne soit pas morte plus tôt. Plusieurs ont émis l'hypothèse que l'animal a été protégé par les anticorps contenus dans le colostrum dont il se nourrissait. Évidemment, ce n'est pas le premier cas où un clone bovin meurt. Marguerite avait également été conçue par la méthode du clonage d'une cellule somatique, cellule qui, cette fois, avait été prélevée sur un fœtus et non sur un adulte. L'animal est également mort à 6 semaines, emportée par une septicémie, suite à une blessure mineure. Une septicémie est une maladie causée par la multiplication rapide de bactéries pathogènes dans le sang. Il est fort probable qu'elle avait aussi un système immunitaire déficient.

La technique de clonage d'ADN adulte est remise en cause. Tous ces succès ont été accompagnés d'un nombre trop élevé d'échecs. Entre 40% et 74% des clones issus de cellules somatiques meurent pendant les derniers mois de gestation ou peu après la naissance, suite à des problèmes respiratoires et circulatoires. Ces nombreux décès ont amené les scientifiques à beaucoup réfléchir. La mort prématurée n'est pas le fruit du hasard. Ces anomalies sont-elles dues à un défaut de reprogrammation des gènes dans la cellule adulte, à un problème d'interaction entre la mère et le fœtus, ou à une autre cause inconnue? La technique de clonage somatique pourrait être à l'origine de l'évolution des maladies. C'est une alarme et si tel en est le cas, la recherche doit essayer de trouver la faille de cette technique de clonage.

Revenons à notre premier exemple, et voyons ce que devient Dolly, le premier clone adulte, aujourd'hui. Dès les premières heures qui ont suivi sa naissance, ce petit agneau est devenu un phénomène de société. Aujourd'hui, trois ans après sa naissance, un problème scientifique inédit se pose : on ne sait plus très bien quel est son âge. Son âge de naissance (3 ans), ou le sien, augmenté de celui de sa mère-sœur (6 ans), ce qui lui donnerait 9 ans en tout? C'est en regardant les télomères de Dolly et ceux d'autres brebis clonées, que les scientifiques ont entrepris l'étude de l'os temporal de ces animaux. Cet os est plus court que prévu chez tous les animaux résultant d'un clonage. Leur os temporal respectif paraît marqué par l'érosion, l'usure ou tout simplement par l'âge. L'explication est simple: lors de chaque division cellulaire, les bouts des chromosomes, appelés télomères, se dégradent peu à peu, par un processus naturel. Après de multiples divisions, les télomères deviennent non fonctionnels et la cellule meurt. Les télomères de Dolly sont usés comme ceux d'une brebis de 9 ans. Comme l'a expliqué le Dr Ian Wilmut, le père de Dolly, "cette pendule particulière n'a pas été remise à zéro avec le clonage". Bien que l'animal soit en pleine forme après deux grossesses normales, les scientifiques continuent d'établir un rapport entre les télomères et l'âge de Dolly.

Le problème est au fond plus complexe qu'il n'en laisse paraître. Si des scientifiques se mettent à cloner des humains en suivant la méthode utilisée pour Dolly, certains problèmes de santé pourraient survenir. Les cellules du clone adulte auront l'âge du spécimen cloné. Comme nous le savons, il est techniquement envisageable qu'un clone humain naisse. Il suffit de se procurer des cellules adultes comme celles de la peau, de préparer quelques milliers de cellules et de les mettre en culture dans le même type de sérum que celui qui fut utilisé lors de l'expérience de Dolly. Avec cette technique, les cellules se déspécialisent et se déprogramment jusqu'à ce qu'elles redeviennent des cellules à l'état primitif, embryonnaire. Ensuite, il faut récolter une quantité importante d'ovules, soit de l'ordre d'environ un millier. Lors d'une stimulation ovarienne chez la femme, dix ovules sont obtenues, en moyenne. Ainsi, l'échantillon devrait contenir au moins cent femmes. Par la suite, les mille ovules sont mises sous anesthésie générale, et par un choc électrique, les cellules déprogrammées sont fusionnées avec les ovules. L'expérience de Dolly, à cette étape, comptait déjà plus de 277 œufs fusionnés. Les ovules en culture sont alors disposés en culture pendant deux ou trois jours, pour ensuite être implantées dans l'utérus d'une mère-porteuse, sous forme d'embryons ayant déjà commencé à se développer. Pour parvenir à produire un clone humain, il faudra donc trouver autant de femmes prêtes à porter, qu'il y a d'embryons en développement et attendre neuf mois, pour l'obtention des résultats. Les probabilités d'avoir un clone bien développé et en santé seraient de 1/1000 d'après divers calculs scientifiques.

Dans une éventualité aussi horrible que fascinante, le clonage pourrait toutefois causer des problèmes de santé importants. Ainsi, avant que l'on trouve à ce dernier de multiples applications et qu'il soit permis sur les être humains, plus de recherche fondamentale s'avère indispensable. Ceux qui désirent donc se lancer dans le clonage humain devront y penser deux fois. À quoi servirait un organe de rechange s'il se révélait déjà trop vieux ?

Il n'y a cependant pas seulement les obstacles techniques qui empêchent de tels projets. La législation et l'éthique constituent l'un des plus gros obstacles à une telle réalisation. Le clonage animal ne fait l'objet d'aucune interdiction, contrairement au clonage humain. En 1996, la loi C-47 sur les techniques de reproduction humaines et des manipulations génétiques fut abolie par la communauté scientifique. Ce projet interdisait treize techniques de reproduction, dont le clonage humain, et réservait des amendes et des peines d'emprisonnement aux contrevenants. À l'heure actuelle, au Canada, seul le code d'éthique de la recherche sur l'être humain, décrit le clonage comme une pratique inacceptable. Le parlement canadien songe à réactiver la loi C-47, dû aux nombreux développements qui surviennent de façon effrénée. Par contre, ailleurs qu'au Canada, plusieurs différences dans les législations permettent plus ou moins le clonage, laissant souvent la possibilité de se faufiler entre les règles.

Selon des juristes, la recherche sur le clonage humain n'est pas expressément interdite, dans la mesure où les éléments de départ ne sont pas des embryons, mais seulement des cellules sexuelles ou somatiques. Par contre, le rapport Braibant, émis en 1988, proposait quant à lui, de limiter les recherches susceptibles d'aboutir à la parthénogenèse ou clonage, dans les cas où la production d'embryon était réalisée sans spermatozoïdes. C'est le cas lors d'un clonage d'ADN adulte comme celui utilisé pour Dolly. Le monde scientifique fut témoin d'une grande nouveauté, puisque habituellement, une loi n'interdit jamais les recherches mais les résultats. Les juristes insistent beaucoup sur l'importance de l'article L 152-3 concernant l'assistance médicale à la procréation et qui énonce : "un embryon ne peut être conçu in vitro que dans le cadre et en suivant les finalités d'une assistance médicale à la procréation, telle que définie à l'article L 152-2. Cet embryon ne peut être conçu avec des gamètes ne provenant pas d'au moins un, sinon des deux membres du couple ". Ce sont les termes "conçu" et "procréation" qui posent problème. Ceux-ci impliquent la présence d'un élément masculin et féminin. Lors du clonage, l'ovocyte énucléé peut-il encore être considéré comme un gamète? La loi ne le précise pas, il est donc facile de la détourner. La solution est fort simple, il faut établir des lois claires et précises. Plusieurs pays ont suivi cette dernière recommandation. Voici des exemples de règles qui sont déjà en vigueur :

  • Allemagne : Depuis 1990, la loi sur la protection de l'embryon interdit"la création de clones (embryons humains possédant le même génotype qu'un autre embryon, fœtus ou une autre personne vivante ou décédée), chimères et hybrides". Sanctions pénales allant jusqu'à 5 ans d'emprisonnement.
  • Espagne : Depuis 1988, la loi interdit "la création d'êtres humains identiques par clonage". Les recherches sur l'embryon sont autorisées jusqu'au 14e jour.
  • Danemark : Depuis 1987, la loi interdit la "production de clones et de chimères". Un moratoire suspend les recherches sur l'embryon.
  • Australie : Depuis 1988, les États de Victoria, l'Australie méridionale et la Nouvelle-Galles du Sud "interdissent le clonage et les chimères".
  • Italie : Depuis le 5 mars 1999, une ordonnance du ministre de la Santé interdit le clonage animal ou humain "en attendant que le Parlement se prononce sur un statut de l'embryon et sur la procréation assistée". Il n'y aura pas de législation sur la bioéthique.
  • Argentine : Depuis le 7 mars 1999, le président Carlos Menem a interdit "les expériences de clonage humain". Un projet de loi doit être présenté.
  • Canada : Depuis juillet 1995, le clonage d'embryons humains est interdit par un moratoire. Un projet de loi doit confirmer ces interdictions.
Par contre plusieurs autres pays n'ont pas de lois interdisant le clonage. Par exemple :

  • États-Unis : Il n'existe aucune loi fédérale réglementant le clonage, la procréation médicale et les recherches sur l'embryon. Le Comité fédéral d'éthique admet la conception d'embryons à des fins de recherche mais recommande de limiter les expériences au 14e jour. Bill Clinton a interdit que toute subvention soit accordée à des expériences sur le clonage humain.
  • Japon : Aucune loi. Le ministre de l'Éducation a décidé de ne pas accorder de fonds à des recherches sur le clonage. Le ministre a appelé à la formation d'un comité national d'éthique et il veut légiférer.
  • Roumanie : Le clonage humain devrait faire l'objet d'une disposition particulière dans le cadre du projet de loi sur les transplantations d'organes, prochainement soumis au Parlement roumain.
  • Chine : Aucune loi sur le clonage
  • Israël : Un projet de loi destiné à interdire le clonage humain est en attente au Parlement.
  • Corée du Sud : Aucune loi sur le clonage. Des groupes écologistes et religieux ont demandé au Gouvernement de prendre des mesures pour interdire le clonage et supprimer les aides gouvernementales pour ce type de recherches.
Les comités d'éthique se voient dans l'obligation de rendre des avis de consultations sur les grandes questions d'ordre éthique soulevées par le développement des sciences. Ils veulent donc rendre un avis sur le clonage à partir d'une analyse complète, portant sur les aspects médicaux, scientifiques et éthiques relatifs au clonage.

Ces règles sont largement insuffisantes pour des chercheurs moralement responsables, "il faut une loi avec des dents". Même si les chercheurs disent ne pas envisager le clonage humain, certains défient toutes les règles de l'éthique énoncées, même celles qui proviennent de leur propre société savante. Par exemple, lors d'un congrès à Montréal en 1993, les docteurs Hall et Stillmann, propriétaires d'une clinique de fertilité, ont révélé, devant une salle remplie, qu'ils avaient cloné des embryons humains.

On pourrait continuer à se demander s'il y a vraiment une bonne raison de cloner. Pour la modique somme de 200 000 dollars américains, les parents fortunés pourront recevoir de l'assistance professionnelle leur permettant d'avoir un enfant qui serait le clone de l'un d'eux, foi de Raël ! Le fondateur du mouvement raélien a effectivement annoncé le lancement de la compagnie"Vaillant Venture Ltd." spécialisé dans le clonage humain. La compagnie, qui a son siège social aux Bahamas, envisage de construire un laboratoire dans un pays où le clonage humain n'est pas illégal.

Raël (logo)

Selon Raël, le clonage permettra à l'humanité d'accéder à la vie éternelle."La prochaine étape sera de faire des clones déjà adultes sans procédés de croissance et de transférer la mémoire et la personnalité". Raël précise même, que la résurrection de Jésus est le fruit d'un clonage. Raël témoigne que les chercheurs écossais ayant réussi le clonage de Dolly "peuvent donc aller se rhabiller".

Face à la vitesse foudroyante des progrès, des techniques et du développement des connaissances en biologie et en médecine, les comités d'éthique multiplient leurs recommandations. Même si la fabrication de souris, de vaches laitières ou d'animaux en voie de disparition semble être un bienfait, que dire en revanche du clonage pour améliorer la race humaine, pour palier la stérilité? Que chacun ait à sa disposition un double qui servirait comme banque d'organes est-il une nécessité? Les problèmes d'ordre éthique se posent de plus en plus. Par exemple : devrait-on imposer un moratoire sur les recherches concernant le clonage ? Les comités peuvent interdire la technique mais ils ne peuvent pas repousser la biologie.

Les opinions se rangent vraiment en deux parties distinctes. L'homme a-t-il le droit de modifier sa nature profonde tenter d'accéder à la perfection? L'homme doit définir les limites de l'acceptable. Le recours aux théories morales semble être le seul moyen de démêler les valeurs, le progrès scientifique, l'économie, les droits, etc. Plusieurs ne voient que des avantages vis-à-vis le clonage. Selon ces derniers, les cancers pourraient êtres éliminés. En trouvant les gènes défectueux, le clonage permettrait de stopper la division de la cellule défectueuse. De plus, comme les tissus du cerveau et du système nerveux endommagés ne se régénèrent pas d'eux-mêmes, le clonage pourrait permettre l'introduction de cellules capables de se régénérer. Les parents qui ont des problèmes génétiques pourraient désormais avoir un enfant quand même en ayant recours aux méthodes de clonage, tout comme les couples où l'un des deux membres est infertile. Les personnes malades ayant un urgent besoin d'organes n'auraient plus qu'à recourir au clonage, plutôt qu'attendre des mois pour trouver un donneur compatible. Ainsi, que ce soit le cas d'une mère qui préférerait avoir des jumeaux plutôt que de devenir enceinte deux fois, d'un père très talentueux musicalement qui voudrait transmettre ses habilités à son enfant, ou encore le cas d'un couple de lesbiennes voulant avoir un enfant, toutes ces éventualités pourraient désormais être possibles, grâce au clonage.

D'un autre côté, il y a ceux qui ne voient pas en quoi le clonage humain est utile à l'humanité et ils en témoignent avec de multiples raisons. Le clone ne serait pas un véritable humain, car il aurait le même statut qu'un autre provenant d'une seule fertilisation. Le clonage, résultat d'une conception artificielle est inacceptable. Plusieurs se demandent si le clone a vraiment un esprit. En effet, ces gens croient que ne l'on ne peut pas cloner un esprit. La religion catholique prône que l'esprit est transmis lors de la conception naturelle d'un humain et non artificiellement. Plusieurs sondages à cet effet ont été réalisés : 53% des Américains sont opposés au clonage, que ce soit sur les humains ou sur les animaux. Toutefois, ils se déclarent prêts, dans 71% des cas, à revoir leur position, si cette technique permettait de sauver des vies. Il y a même 6% d'entre eux qui se disent prêts à se faire cloner. Plusieurs se disent pour, seulement par curiosité scientifique. Un autre sondage effectué auprès de 1005 Américains adultes révèle que 89% d'entre eux trouvent le clonage humain moralement inacceptable et que 66% trouve le clonage animal moralement acceptable. D'un autre côté, 69% ont peur des conséquences du clonage humain et 74% croient que le clonage humain est contre la volonté de Dieu, contre 19% qui croient le contraire.

Il est évident que de telles divergences d'opinions surviennent. En sachant que les comités spécialisés en bioéthique regroupent plusieurs disciplines tels des juristes, des philosophes, des scientifiques, des prêtres, des économistes, des politiciens et plusieurs autres, on comprend pourquoi la bioéthique est si complexe à traiter. Le clonage est tellement à la portée des scientifiques qu'il est difficile de savoir comment le traiter. Tant et aussi longtemps que le premier clone humain ne sera pas médiatisé, les gens vont continuer à supposer que c'est une possibilité envisageable, qui peut s'avérer utile ou très dangereuse pour l'humanité.

-Patrick